• Histoire de rue

    Coucou tout le monde, voici une fiction qui je l'espère vous plaira. j'ai cette idée de fiction depuis maintenant un bout de temps et les actualités m'ont convaincue à la publier.

    Voici le lien de la source que j'ai utilisé dans la fiction au débu :

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/01/18/malgre-le-froid-certains-sans-abris-demeurent-reticents-a-l-hebergement-d-urgence_5064397_3224.html

    Bonne lecture. Gros bisous kiss

     

     

    Génial, je suis encore la dernière à sortir de cette immense tour... faîtes qu'il ne soit pas là ce soir...encore...

    Merde il est là. Je me dirige vers ma voiture mais il m'interpelle, encore. Comment un homme de mon âge peut il se retrouver dans la rue comme ça ? Il me fait vraiment pitié. C'est incroyable de ne pas être motivé à se donner du mal dans la vie.

    « Une pièce Madame s'il vous plaît... dit-il l'aire décontenancé ».

    J'ai l'habitude de le voir. J'ai un sandwich dans mon sac à main que je n'avais pas mangé pendant ma pause ; encore trop de travail... Je fouille dans mon sac et en sort l'objet en question puis lui tend. Il me regarde avec étonnement. Il a les yeux d'un bleu cendré j'arrive à peine à les distinguer. Je voyais aussi qu'il portait un large manteau avec peu d’épaisseurs au dessous. Une odeur me pique au nez. Évidemment, suis-je bête, il n'a pas pu se laver avec cette température. Mais bon de quoi je me mêle aussi ! Ce n'est pas mon problème et je ne veux pas qu'il en profite non plus ; donnez une main à ces gens là, ils vous prennent le bras... Je n'aime pas penser comme cela mais c'est pourtant vrai, je suis catégorique.

    Il attrape son repas et mord dedans à pleine dents. Je décide d'arrêter de regarder ce spectacle et tourne les talons jusqu'à ma voiture. Je l'entends arrêter dans son dîner :

    « Merci Beaucoup , me fit-il avec un regard empli de gratitude, ces mots me stoppent

    • De rien, dis je froidement »

    Ce soir là, je ne mange presque pas, écœurée par ce qu'il vient de se passer. Je décide donc d'allumer mon ordinateur et de me renseigner sur les SDF en France. Je tombe sur un article du Monde, /voir lien en fin de page/

     

    «  Alors que la France fait face à la pire vague de froid depuis cinq ans, les associations d’aide aux sans-abri sont particulièrement mobilisées. L’attention médiatique pour les SDF déclenchée chaque année par la chute du thermomètre agace d’ailleurs un peu les bénévoles et les travailleurs sociaux : « Ce n’est pas le froid qui tue, c’est la rue », rappelle Maya Allan, épidémiologiste pour le collectif Les morts de la rue, qui, en 2015, recensait 510 morts. 

     

    « En réalité, c’est six fois plus selon nous, soit 3 000 morts par an, dont la moyenne d’âge est de 49 ans et après dix ans de vie dehors. Mais seuls 1 % de ces décès sont dus à l’hypothermie. Il y a bien un peu plus de morts durant la période hivernale, environ 13 %, la même surmortalité que dans l’ensemble de la  population », précise-t-elle. »

     

    Je suis ébahie par cet article, je commence vraiment à avoir peur pour cet homme. Est-il encore en vie ? Ne fait-il pas de l'hypothermie ? Vient-il de se faire voler son manteau qui protège seul, son corps de ce froid glacial ? Je me calme un instant. Et allume la télévision. Je tombe sur les news et devinez de quoi ça parle ? D'un SDF mort par hypothermie ! Le propriétaire de l'immeuble d'en face son campement, son buisson le voyais tous les jours, le connaissais et parfois l'hébergeais. Pas ce soir là on dirait. Mon sang ne fait qu'un tour, et je me précipite pour prendre mes clefs de voiture et un manteau. Je sors de mon appartement et le ferme à clef puis dévale les escaliers. Arrivée à l'endroit où l'homme est habituellement, je me rend vite compte qu'il n'est plus là. Pourvus qu'il soit dans un refuge... Je rentre chez moi bredouille et hébétée, j'ai froid, je ne portait qu'une courte chemise de nuit et mon manteau. Je l'ai cherché dans la rue si longtemps...

    Le lendemain matin je passe devant la place où l'homme était, je ne connais même pas son prénom. Il n'y est pas, je suis inquiète. Mais pourquoi au juste ? C'est vrai j'ai passé ma vie à ignorer les SDF et voilà que je veux en sauver un de la misère ? Je ne suis pas une héroïne de BD il faut que je me calme. Je n'ai même pas travaillé sur ce dossier urgent hier soir, chez moi. Je dois me reprendre en main !

    Du moins c'était ce que je pensais faire, mais ce soir, il est encore là...Je suis rassurée et en colère à la fois. Presque malgré mes convictions, je décide d'avancer dans sa direction et de lui parler. Je pense que je ne peux pas lui tenir la grappe longtemps sinon les gens ne le regarderont plus et ne lui donneront plus rien, ils ne lui donne déjà peu:

    «Bonsoir, vous vous souvenez de moi ? Dis-je hésitante, l'homme ne me regarde pas il est perdu dans ses pensées

      • Si je me souviens de vous ? Il m'a surprise j'ai failli partir, Pourquoi êtes-vous revenue en petite tenue hier soir ? C'est pas fréquentable ici vous savez...

    Comment sait-il cela ? « En petite tenue » il est gonflé j'étais très inquiète moi. Je dois rétorquer quelque chose, il va me prendre pour une folle.

      • Pour rien occupez-vous de ce qui vous regarde. Il y a un bar pas loin d'ici, je peux vous payer quelque chose...

      • Je n'ai pas besoin de votre pitié ou même de votre argent. Je sais ce qu'une dame qui travaille dans cette immense cage pense de moi.

      • Vous avez raison, c'est stupide de ma part de proposer un peut de chaleur et de nourriture à un SDF !»

    Je suis déçue, je voulais en apprendre plus sur lui, mais à quoi est ce que je m'attendais aussi ? Je n'ai même pas mangé de la journée moi non plus. Je crois que je vais...m'écrouler ...

    PDV de l'homme inconnu :

     

      • Pour rien occupez-vous de ce qui vous regarde. Il y a un bar pas loin d'ici, je peux vous payer quelque chose.

      • Je n'ai pas besoin de votre pitié ou même de votre argent. Je sais ce qu'une dame qui travaille dans cette immense cage pense de moi.

      • Vous avez raison, c'est stupide de ma part de proposer un peut de chaleur et de nourriture à un SDF !»

    Elle se fiche de moi, si je n'aurait pas été là hier, ces mecs l'auraient sans doute...Mais, qu'est ce qu'elle a ?. Je la rattrape in extremis. Cela faisait longtemps que je n'avais pas senti de parfum aussi doux, le parfum d'une femme. Elle est plus agréable à regarder quand elle dors. Son chignon parfaitement exécuté se détache et ses cheveux bruns ruissellent sur mon pantalon froid et sale. Elle se réveille.

     

    PDV de Maude :

    Je crois que je vais... m'écrouler. Je me réveille je suis dans la rue, je me sent bien, mon cœur s'emballe, j'ai l'impression que l'on m'enlace. Mais ! Pourquoi je n'ai pas froid ? J'ouvre les yeux et je vois l'homme, je relève mon torse brusquement mais il me bloque :

    «Calmez-vous, levez-vous doucement, je vais vous aider. » Il m'aide à me relever avec beaucoup d'attention. En parlent d'attention, nous attirons celle des gens. Mais il y a quelque chose de bizarre, ils fuient nôtre regard. Je me sent coupable, je faisait la même chose qu'eux. Je ris puis une larme me vint à l’œil.

    « Qui a-t-il ? , demanda-t-il, pourquoi vous pleurez ? , Ça vas pas ?

      • Regardez- les ces abrutis, ils n'ont aucun cœur, je n'ai aucun cœur, baragouinai-je.

      • Allons-y à votre bar, Dit-il l'air gêné»

    Je commande deux café et deux plats du jour. J'ai une faim de loup et ne suis pas la seule on dirait, nous ne parlons pas.

    « Comment vous appelez-vous? Demandais-je à la fin du repas

      • Mickaël. Vous ?

      • Quoi moi ?

      • Votre nom

      • Maude. Il se lève puis débarrasse sa chaise. Mais ?Où allez-vous ?

      • Chez moi, Maude, me fit-il avec un sourire craquant »

    Je le vois s'en aller, la façon dont il a cité mon prénom avec ce sourire me rendent bizarre, je crois que je suis rouge comme une tomate et la comparaison est bonne croyez-moi ! J'ai envie de le voir.... STOP pourquoi au juste ?

    Chaque jour, je le vois au même endroit. Je sent son regard sur moi et je ne sais décrire ce qui m'arrive à chaque fois qu'il m'observe. Mais ce soir, il n'est pas là. A vrai dire, cela fait quelques jours qu'il n'est plus là. Il est tard et j'ai encore eu des tonnes de dossier à rendre pour ce soir ; je suis exténuée. J'avoue que je ne suis pas rassurée de marcher dans la rue seule pour aller à ma voiture. J'ai peur, son regard me manque. Il me rassurait. J'avance de plus en plus vite, j'entends des pas derrière moi qui se pressent à leur tour. Merde ! Je suis suivie ! Sans que je n'eus le temps de me défendre, un homme m’attrape les poignets et me les plaque au mur d'un immeuble à l’abri des regards. Il fait nuit, je n'arrive même pas à déterminer à quoi ressemble mon agresseur. L'homme commence à déboutonner mon manteau. J'essaie de me défendre, je cris, en vain, il est bien trop fort.

    « Mickaël »

    Pourquoi est-ce lui que j'appelle ?! Il n'est pas là Il n'est plus là .! Je pleure à l'idée qu'il ne soit plus là. Je commence à perdre connaissance, c mauvais.

    « MICKAEL !!!

     - Je t'avais pourtant dit de la laisser tranquille! »

    L’homme se dégage brusquement de moi. Je le vois partir en courant, mon sauveur a l'air de l'avoir amoché. Je me laisse glisser sur le mur, j'entends une voix habituelle :

    « Maude, ne vous endormez pas, Maude, vous m'entendez ? »

    PDV Mickaël :

     

    Elle est gelée, il faut que je l'amène au chaud. Je la porte jusqu'au hall d'un immeuble, il est toujours ouvert la nuit. Il n'y fait pas très chaud mais c'est toujours mieux que la rue. C'est tout ce que je peux faire pour elle malheureusement... Je l'allonge doucement sur mon « lit », si on peut appeler trois bout de carton sur un sol glacial un lit, puis je m'allonge à côté d'elle et la sert contre moi, elle est gelée et sous le choc. J'essuie ses larmes froides qui ont coulées sur ses joues. Son parfum m'effleure les narines, heureusement pour elle, je me suis lavé hier. Dans un dortoir spécialisé pour les sans-abris ; ils ont mis une bonne vingtaine de minutes avant de me laisser rentrer. Pff, tout ça pour se réveiller dépouillé...on ne peut avoir confiance en personne. Qu'ils aillent tous se faire foutre avec leur charité à la con !

    Oh ! La belle aux bois dormants se réveille :

    «Que, où suis-je ? Elle n'est pas très réveillée, faut dire que ça doit faire un choc de se réveiller par terre au lieux de son lit douillé.

      • C'est rien, c'est finis, vous êtes avec moi.

      • Mi-Mickaël?!Elle se relève brusquement. Je me relève à mon tour.

      • Où étiez-vous j'ai eu si peur ! reprit-elle en larmes je pensais que vous ne reviendrez jamais ! Que vous n'étiez plus là !»

    Je ne dois pas faire ça...Mais je n'ai pas le choix, je déteste voir cette expression sur son visage. Je la prend dans mes bras et la serre fort contre moi :

    «  Vous êtes gelée...,lui dis-je

      • Vous aussi, Vous n'avez plus votre manteau ?

    Comment peut-elle s'inquiéter pour moi après ce qu'elle vient de vivre ?

      • Non, je l'ai...perdu.

      • Pourquoi ne me dîtes vous pas la vérité ? Vous n'avez pas confiance en moi ?

      • Tant que je vous vouvoierez je n'aurais pas confiance en vous...Que voulez-vous à la fin, pourquoi cherchez-vous là où il ne faut pas chercher, évitez-moi comme les autres, ça vaut mieux pour vous...

    Elle me repousse et me fixe droit dans les yeux.

      • Je ne peux pas !

      • Pourquoi ? Que voulez vous que je vous dise ? Que j'ai pris une douche mais que je me suis fait volé la seule chose qui me tenait debout face à la rue ? La v'la votre vérité !

      • Viens vivre chez moi  et dis moi « tu » ! »

    Je ne m'y attendait pas...

     

     

     

     

     


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